Paru le 4 octobre dernier chez Flammarion, le nouvel ouvrage de Brigitte Koyama-Richard propose, à travers un grand rassemblement d’estampes, une rétrospective culinaire de l’époque d’Edo.
Brigitte Koyama-Richard loge à Tokyo depuis 1978 où elle enseigne l’histoire de l’art à l’université Mushashi. Après avoir déjà publié deux ouvrages sur le Japon avec Flammarion, (« Mille ans de Manga », 2007 et « l’Animation japonaise, des rouleaux peints aux Pokemon », 2010) elle a découvert durant l’écriture d’un autre bouquin qu’il n’existait pas de livres sur les estampes culinaires japonaises.
Ses multiples recherches et démarches auprès de l’entreprise leader de l’industrie agro-alimentaire au Japon Ajinomoto et musées ont donné vie à ce recueil gourmand de 256 pages.
Néanmoins, l’autrice a préféré le préciser durant sa conférence : « Il ne s’agit pas d’un livre de recettes ! »
Pourquoi Edo ?
Époque de paix et de prospérité, Edo (1603-1868, ancien nom de Tokyo) a vu naître une forte culture populaire et artistique à travers le développement d’estampes. Si l’ukiyo-e (le mouvement des estampes) est désormais populaires grâce aux représentations de paysages d’Hokkusai (1760-1849) et Hiroshigue (1797-1858), celles concernant la culture culinaire sont finalement peu connues du grand public :
« Il n’existait pas de livre principalement anglé sur ce sujet. L’étude de ces estampes culinaires n’ont pas changé, mais complété ma perception de l’époque d’Edo. Ce travail m’a par exemple permis de mieux découvrir Utagawa Kunisada (l’auteur de la geisha dégustant de l’edamame en première page du livre) dont je trouve l’influence pas suffisamment reconnue à sa juste valeur en Occident. »
Échange autour de passionnés du Japon au Musée Guimet de Paris
Présente au Musée nationale des arts asiatiques (Musée Guimet) ce samedi 14 octobre pour évoquer « les délices d’Edo », Brigitte Koyama-Richard a partagé avec le public quelques secrets de ce voyage culinaire :
Les origines du sushi depuis son apparition à l’époque de Nara, (710-794) la culture du saké, la tradition du mochi expliqué à travers les estampes d’Utagawa Kunisida, (1786-1865) la relation peu évidente entre le Japon de l’époque et les desserts, importés de Chine par les japonais venus étudier le bouddhisme, sans oublier l’évolution du riz, tofu, mochi, ou encore ramen, paru un peu plus tard à l’époque de Meiji. (1868-1912)
90% des iconographies sont issues de musées japonais, et elles sont à découvrir dans ce nouvel ouvrage !
« Les délices d’Edo »
Arnaud Dal-Mas