Découvrez l’histoire du Taimatsu Akashi, le festival du feu…
Masamune Date, un seigneur féodal du XVIe siècle qui étendit son territoire principalement dans les préfectures actuelles de Miyagi, Yamagata et Fukushima, lança une attaque contre le clan Nikaidō et leur château de Sukagawa, situé dans cette région. Ce château était sous la gestion de sa tante, Onamihime.
Onamihime, en tant que vassale du château de Sukagawa et chef représentant du clan Nikaido, nourrissait une profonde animosité envers son neveu, Date Masamune. À tel point qu’en 1588, elle forma une alliance avec d’autres clans, Ashina et Sōma, pour s’opposer à Date MASAMUNE lors de la bataille de Koriyama. Après cette bataille, MASAMUNE tenta de convaincre sa tante de se rendre, mais elle refusa catégoriquement en raison de sa haine envers lui.
Lors de l’assaut du château par Date, Onamihime résista farouchement. Le siège du château de Sukagawa dura environ trois mois, commençant en août 1589, lorsque l’un de ses vassaux, Hodohara Yukifuji, trahit le clan Nikaidō et aida MASAMUNE à conquérir le château.
Le 26 octobre 1589, le château de Sukagawa tomba. En mémoire des victimes de cette bataille, les vassaux du clan Nikaidō, ainsi qu’Onamihime et les habitants du domaine, se rassemblèrent au centre du château, portant tous des torches.

Depuis lors, cet événement est devenu une tradition annuelle célébrée le deuxième samedi de novembre en hommage aux victimes. Il est ainsi devenu l’un des trois principaux festivals du feu au Japon.
Le jour du festival, de jeunes collégiens de Sukagawa se parent de blanc et adoptent un maquillage ensanglanté tandis qu’ils parcourent la ville. Ils portent des torches de 8 mètres de long qu’ils ont eux-mêmes fabriquées, appelées Hon-taimatsu. Ils sont accompagnés par un groupe de femmes portant des torches en bois plus petites, connues sous le nom de Hime-taima, mesurant 6 mètres de long et pesant 1 tonne. La plus grande de toutes atteint 10 mètres de hauteur avec un diamètre de 2 mètres et un poids de trois tonnes. Pour la transporter, 150 personnes sont nécessaires. Le cadre circulaire du taimatsu est fabriqué en bambou et rempli de grandes quantités d’herbe appelée kaya.

Tous se dirigent ensuite vers le mont Gorozan, accompagnés par le son des taiko, transportant les torches de manière similaire à un mikoshi, un sanctuaire portable.
Une torche est allumée au sanctuaire Nikaido, où se trouvait autrefois le château de Sukagawa, et est ensuite transportée au mont Gorozan. Là-bas, un homme grimpe sur le plus grand taimatsu pour y mettre le feu. Les autres taimatsu sont également incendiés successivement, créant ainsi une scène féérique qui attire des milliers de viiteurs.
Il s’agit d’un spectacle grandiose qui illumine le ciel nocturne d’automne, suscitant les cris et les applaudissements du public.
Texte et photos de Jacky De Greef.