Chaque année, le troisième week-end de juillet, se déroule le festival Owari Tsushima Tenno dans la ville de Tsushima, préfecture d’Aichi.
Ce festival séculaire de 500 ans était le préféré des samurai, y compris d’Oda Nobunaga, un célèbre daimyō japonais de l’époque Sengoku.
Il compte parmi les trois principaux festivals fluviaux du Japon et se tient en été sur la rivière Tenno de Tsushima où une multitude d’activités sont organisées. L’événement majeur commence le samedi soir au crépuscule par des démonstrations de tir de fusil à mèche, armes qu’utilisaient les samurai.
Ces démonstrations sont suivies des tezutsu hanabi, des tubes que les acteurs tiennent dans leurs mains d’où jaillissent des gerbes de couleurs, projetant ainsi des flèches de feu qui illuminent le public. Des chants et des danses ont également lieu avant que les cinq grands et gracieux bateaux Makiwara ne commencent à glisser sur l’eau de la rivière Tenno. Ces bateaux sont décorés de 365 grandes lanternes en papier, symbolisant chaque jour de l’année, auxquelles s’ajoutent 12 lanternes en année régulière, 13 en année bissextile, fixées sur les piliers centraux.
Sous le dôme orangé des lanternes, 30 autres lanternes rouges sont suspendues, avec d’autres lanternes ornant la proue de ces majestueux chars flottants. Les reflets des centaines de lanternes dans les eaux sombres et calmes intensifient l’effet féerique de ce festival. Durant cette période chaude, parents et enfants, vêtus pour la plupart de yukata, attendent assis le long de la berge le feu d’artifice final. De nombreux stands, parés de couleurs vives, permettent au public de se restaurer et de se désaltérer.
Le lendemain, lors du festival matinal, les cinq bateaux Danjiri sont revêtus de tapisseries colorées. Des poupées mécaniques Karakuri Ningyo, habillées de costumes Noh, sont installées sur le bateau. Dix jeunes hommes en pagne, tenant des hallebardes (en bambou et papier), sauteront l’un après l’autre de l’Ichieguruma (bateau principal) dans la rivière, et tenteront de gagner la rive plus rapidement que le bateau pour rendre hommage au sanctuaire portatif de l’Otabisho, installé sur le bateau.
Une fois arrivés à destination, des enfants, embarqués à bord au départ, sont débarqués à terre depuis le bateau sur les épaules des gardes du corps, le sanctuaire portatif retourne alors au sanctuaire Tsushima-jinja.
L’événement se termine avec de la musique jouée en l’honneur des divinités au sanctuaire.
Voilà une occasion unique de découvrir le Japon autrement…
Jacky De Greef, texte et photos