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SOCIETE // Ni Stupeur, Ni Tremblement

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Coralie Akiyama, auteure du livre « Dévorée », revient dans l’univers de Japan Magazine, pour nous dévoiler un aspect qui semble caché à nos yeux, alors qu’il faut simplement tendre l’oreille et observer au lieu de regarder. Un Japon en tant que tel, un pays sans fioritures. Un Japon chéri et aimé inconditionnellement où, comme chaque pays, les ombres et les lumières s’entremêlent sans cesse.

Introduction par Paolo Falcone

Quand j’ai commencé à travailler au Japon, tout le monde me disait « ça va, tu survis ? » par allusion au livre Stupeur et tremblements d’Amélie Nothomb. Je l’ai lu avant de venir ici et je pensais comme tout le monde – « il doit y avoir du vrai ».

Puis, j’ai travaillé pendant 13 ans dans 6 entreprises japonaises de petite et moyenne taille, parfois comme seule étrangère, et ma perception a été toute autre. Certes, le harcèlement moral existe : j’en ai été témoin ou bien l’ai subi dans la moitié d’entre elles. Mais j’ai également été promue directrice malgré mon jeune âge et le fait que j’étais une femme étrangère. Je me suis retrouvée pendant 7 ans avec des employées japonaises sous ma direction, ayant pour mission un brin cocasse de leur expliquer comment bien se comporter dans l’entreprise japonaise.

En lisant Stupeur et tremblements, j’ai supposé à tort – je ne suis pas la seule – qu’on faisait faire des tâches répétitives et ingrates au personnage principal parce qu’elle était étrangère, ce qui laisse à penser que les Japonais sont racistes. En travaillant au Japon j’ai compris que toutes les nouvelles recrues devaient se plier à des tâches simples et répétitives et que cela n’avait rien d’extravagant. Servir le thé, faire et refaire des photocopies au début est normal. On teste ainsi la capacité des employés à bien exécuter des ordres simples.

Autre chose : j’ai toujours vu ma directrice nettoyer les toilettes avec nous. A 73 ans ! Nous nettoyions les bureaux tous les jours pendant 20 minutes, tous ensemble. Chacun était assigné à une tâche, à tour de rôle : toilettes, salle de bain, ordures, coin cuisine etc. Le « grand nettoyage » qui a lieu 1 ou 2 fois par an est un rituel, tout le monde s’y plie. Il ne s’agit pas d’une identité, mais d’un rôle que l’on endosse. Voir des employés balayer la rue est fréquent. Les écoliers nettoient leur école. Le Japon nous donne une leçon d’humilité. En France – société de classe – on ne verra jamais un directeur tenir dans sa main une brosse à chiotte.

« L’enfer de l’entreprise » ? Le ton de Stupeur et tremblements est accrocheur. Lorsque l’on construit des personnages, on force toujours un peu le trait et c’est bien normal. Ce qui me gêne, c’est qu’Amélie Nothomb sort du personnage : on parle d’un employé en particulier, et tout à coup on affirme « le Nippon ». Ce passage est inacceptable. Citons-la : « s’il faut admirer la Japonaise – et il le faut! -, c’est parce qu’elle ne se suicide pas. » « La Nippone, elle, a au moins la possibilité de quitter l’enfer de l’entreprise en se mariant. Et ne pas travailler dans une compagnie japonaise me paraît une fin en soi. « Je ne pense pas que le sort des Japonais soit beaucoup plus enviable. » etc…

Dommage, car le personnage de Fubuki est intéressant, symptomatique d’un malaise général. Le Japon demande aux femmes de choisir entre la carrière (je parle de postes à responsabilités) et les enfants, sacrifice qui engendre une grande aigreur et bien des coups bas. Ce choix quasi forcé explique, je crois, en partie le déclin de la natalité. Mais à côté de cela, beaucoup de femmes qui travaillent à mi-temps sont très heureuses ainsi.

Le harcèlement auquel j’ai été confrontée était le fait de ces personnes qui avaient tout sacrifié pour leur carrière. A chaque fois, j’ai rapidement démissionné sans me soucier d’être mal considérée, alors que mes collègues enduraient tout. La persévérance est valorisée depuis l’école, la pression collective est forte. On fait plus qu’ailleurs attention aux regards des autres. Abandonner trop vite est perçu comme une lâcheté, une solution de facilité. « Tenir » suscite au contraire le respect. Mais beaucoup « tenaient » par nécessité économique, non par masochisme. Tout comme ailleurs : la France n’y échappe pas. Le harcèlement existe chez nous aussi. Il n’y a pas l’enfer de l’entreprise de leur côté et le paradis du nôtre.

Il est bien connu qu’on ne peut pas ou pas facilement prendre de congés. Dans la plupart des entreprises pour lesquelles j’ai travaillé, je n’avais pas droit à une semaine entière de congés, ce qui signifiait que je ne pouvais pas rentrer en Europe. Il n’y avait pas de dérogation pour les étrangers. Je pouvais prendre une journée ou une demi-journée en prétextant comme le faisaient les autres mères un événement sportif à l’école, une réunion parent-élève ou une maladie. Les raisons liées à l’enfant sont socialement acceptées, pas les autres. Mes collègues célibataires étaient interrogées sur les « raisons » de leur congés. Prendre une demi-journée pour aller voir un concert de son groupe préféré, pour se reposer ou avoir du temps à soi n’est pas perçu comme une raison valable. Si on nous l’accordait, on nous faisait comprendre qu’il s’agissait d’une faveur et non d’un droit.

D’une manière générale, une pression plus forte pesait sur les femmes célibataires que sur les mères de famille. En plus de subir les ragots, elles étaient considérées comme pleinement disponibles pour l’entreprise. On leur demandait de participer à des événéments le soir ou faire plus d’heures supplémentaires, ce qu’on ne me demandait pas parce que j’avais un enfant. Cela induit un sentiment d’injustice. Peut aussi en résulter la volonté de certaines de de faire du zèle, car le travail devient le seul moyen d’obtenir de la reconnaissance.

Tout le monde sait qu’il n’est pas valorisé au Japon d’exprimer ses sentiments. J’ai cependant assisté à des scènes surprenantes : insultes, explosions de colère, larmes, déballage d’histoires intimes… On doit passer beaucoup de temps dans les bureaux, en contrepartie, le relâchement de pression est toléré. On se détend, on rit. On partage des goûters. On chante dans des karaokés.

© Minima

Aujourd’hui, je suis en télétravail à Tokyo dans une entreprise américaine. Tout est plus simple, direct, on parle strictement de travail, l’énergie n’est pas utilisée dans la « politique » interne ou les tâches secondaires. C’est plus facile à vivre, plus libre, plus impersonnel aussi. Moins d’émotions. Est-ce forcément mieux ? J’avoue avoir parfois la nostalgie des relations humaines dans l’entreprise japonaise, cet esprit de famille que je n’ai jamais ressenti ailleurs. Les employés sont plus soudés, on se sent beaucoup plus entouré et soutenu. Ce degré d’intimité est réconfortant. Le revers de la médaille, c’est l’intrusion dans la vie privée : être questionné sur sa vie personnelle est souvent oppressant.

On prend aussi le temps de guider le nouvel employé, de lui expliquer le travail. La mobilité interne est de mise, le travail manuel plus valorisé… Le PDG japonais de ma première entreprise avait débuté en faisant du pain à l’usine. Un pâtissier français m’a dit un jour « Ici, au Japon, je suis respecté. Ils me voient comme le « sensei » (professeur, maître). En France, quand je participe à un repas avec ma belle-famille – des médecins, avocats – j’ai beau avoir gagné des médailles et être un des meilleurs dans mon domaine, je suis méprisé. Je ne suis qu’un pâtissier. »

Enfin, on ne licencie pas les gens facilement comme on peut le faire dans nombre d’entreprises américaines. Un employé peu, voire pas performant du tout, mais qui « fait de son mieux », sera gardé. On lui proposera d’être transféré dans un autre département.

On m’a fait remarquer que dans mon roman Dévorée (Vibration Editions), mon regard sur l’entreprise japonaise était parfois « moqueur ». Cela vient du grand décalage entre l’image d’un pays high-tech que j’avais avant de venir au Japon et la réalité. Là où je travaillais, on utilisait le fax, la directrice financière nous remettait chaque mois notre salaire en espèces dans une enveloppe, on s’inclinait et disait merci. Les cadres ont un âge avancé et ce sont eux qui ont le pouvoir ! Il faut s’y plier.

Si le pays marche très bien en apparence (ponctualité des transports, fiabilité des services postaux, etc.), le sentiment qui domine est celui d’un pays en marge de la mondialisation, plein de bonne volonté mais qui semble avoir raté un train.

Je garde un regard d’étrangère sur le Japon : bien sûr que les éléments les plus exotiques m’attirent le plus. Mais je souhaite montrer que ce pays n’est pas « étrange », que sa complexité n’est pas inaccessible, que les gens ne sont pas « bizarres » ou incompréhensibles. Tout obéit à une logique. Il suffit de comprendre le langage et de rester curieux. Ce que je souhaite avant tout à travers mes romans – le terme est de Jean-Paul Honoré – c’est « désexotiser » le Japon.

Image de couverture : © Minima

Par Coralie Akiyama

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