À deux pas de Kyoto se trouve la ville d’Uji, réputée pour son thé éponyme, mais aussi parce qu’elle abrite en son sein le temple du Byōdō-in, un trésor national qui domine nonchalamment les environs de sa majestueuse présence. Non loin des lieux où le célèbre Dit de Genji de Murasaki Shikibu a pris place, le « temple du phénix » accueille des visites aujourd’hui encore.
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Le temple Byōdō-in
Le superbe temple, classé Trésor National du Japon, a bien changé au cours des siècles. Il ne reste aujourd’hui du bâtiment d’origine que le « hall du phénix », nom donné pour son architecture bien particulière rappelant l’envol de l’oiseau mythique, où trône une imposante statue de trois mètres du Bouddha Amida.
Figure emblématique du Japon, le Byōdō-in et ses lignes élégantes fut initialement bâti pour recréer le palais du Bouddha au paradis, et décore aujourd’hui les pièces de 10 yens. Un temple de toute beauté dans un cadre sublime : une visite à ne pas manquer.
Le thé d’Uji
La culture du thé au Japon date du XIIe siècle et la production de thé d’Uji a débuté peu de temps après, au XIIIe siècle. Le fameux thé matcha est emblématique de la culture japonaise, et fut apprécié par les seigneurs de toute la nation à des époques distinctes, que ce soient celles d’Oda Nobunaga ou de Toyotomi Hideyoshi. Ce sont les maîtres de thé Sen no Rikyu et Furuta Oribe, particulièrement épris de ce thé, qui y ont établi la culture japonaise du thé avec la célèbre cérémonie, “Cha no Yu».
Encore aujourd’hui, Uji s’impose comme un lieu incontournable pour les amateurs de thé vert, et dès son arrivée dans la ville, le visiteur sera agréablement accueilli par son odeur familière. Extrêmement prisée, la feuille de thé vert est omniprésente dans les boutiques de la cité, et pas seulement celles consacrées au thé. Les amateurs de la fameuse boisson pourront bien sûr trouver leur bonheur car le thé est présent sous toutes les déclinaisons et variétés possibles, des plus simples aux plus onéreuses.
Kosho-ji
Le Byōdō-in n’est bien sûr pas le seul temple à mériter le coup d’œil à Uji, et il serait dommage de passer à côté du monastère Kosho-ji, dans lequel l’enseignement du maître bouddhiste Eihei Dogen, figure de la pensée soto, y est toujours perpétué près de huit siècles après sa mort. Malgré la présence de ses moines, il est tout à fait possible de visiter le temple et ses superbes jardins intérieurs, ses « plafonds de sang » ou la statue du dieu Kannon, mais surtout d’admirer la magnifique allée d’érables rouges (appelée « Kotozaka ») qui mène au temple si vous vous rendez à Uji au mois de novembre.
Le sanctuaire Ujigami-jinja
Le plus ancien sanctuaire shintō du Japon joue depuis des siècles un rôle de gardien pour le Byōdō-in. Plus discret que son illustre voisin, moins visible également, le sanctuaire mérite pourtant tout autant d’être visité.
Avec près de mille ans d’histoire, le sanctuaire Ujigami-Shinja est indéniablement un lieu qui vaut le détour. Bâti au XIe siècle en l’honneur de l’empereur Ôjin et de ses fils, Ujigami-Shinja comprend plusieurs bâtiments dont le plus important, le honden, préserve les autels de l’empereur et de ses fils, Uji no Wakiiratsuko et le futur empereur Nintoku. Pour prolonger la visite, il est fortement conseillé de se rendre au sanctuaire Uji-Jinja, tout proche, avec qui l’Ugami-Shinja formait autrefois une seule entité : le Rikyukamisha.
Le Mimuroto-Ji
Un dernier temple pour compléter la visite : le Mimuroto-Ji, fondé il y a près de 1200 ans, est notamment célèbre pour ses jardins multicolores dont les floraisons sont un bonheur pour les sens. C’est en effet des dizaines de milliers d’azalées, d’hortensias et de rhododendrons qui accueillent le visiteur qui souhaiterait visiter le temple au printemps. Mais si le jardin est magnifique, n’oubliez pas pour autant d’aller admirer le temple, ses statues et sa pagode aux trois étages qui valent eux aussi le coup d’œil.