Du musée du Quai Branly au Louvre, des kimono aux pièces modernes, le Japon est mis à l’honneur !
Le musée des arts primitifs nous propose cette saison du 11 février au une somptueuse exposition sur l’art de se vêtir, de l’Orient au Soleil-Levant. Une pièce est dédiée uniquement à la façon de se vêtir au Japon, notamment dans la forme traditionnelle du terme. L’exposition étant centrée sur le thème de l’utilisation de l’or et des dorures, c’est ce qui est aussi mis en avant dans les œuvres japonaises .Les kimono et les tissus en soie brodés, souvent enrichis d’or, témoignent de l’excellence de l’artisanat japonais. On peut suivre l’évolution des procédés de tissages du XVIème siècle avec le kosode (l’ancêtre du kimono) qui étaient décorés, avec la technique du tsujigahana (qui n’est aujourd’hui plus employée) qui mêlaient teintures, broderies et feuilles d’or. Ces procédés étaient uniquement employés pour les habits de la famille royale et de la noblesse. Plus tard, sous l’ère Edo (1603-1868) l’or était aussi employé dans les vêtements des moines bouddhistes pour le caractère divin de leur fonction et dans les pièces de théâtre nô.


Partons maintenant à la rencontre de quelque chose de plus moderne, au musée du Louvre qui, pour sa part nous présente une rétrospective sur les interdépendances entre les arts et la mode. Nichées entre des créations signées Dior et Chanel, quelques robes de couturiers japonais ont su conquérir le public par leur style original et décalé. La quatre-vingt-dix-neuvième silhouette de l’exposition qui se situe dans les appartements de Napoléon III rend hommage à YAMAMOTO Yohji : c’est une imposante robe noire dont le jupon est formé en structures de fer qui contribuent à donner une forme unique à la création. Dans une des sections destinées à la période de la Renaissance, on retrouve une robe signée Undercover : cette création reprend les codes des tenues de la Renaissance avec les manchettes en fausse fourrure, un jupon en papier qui n’est pas sans rappeler les fraises qui ornaient auparavant les cous des hommes et la cape caractéristique des vêtements pour la chasse. Le style Undercover a été créé au Japon par TAKAHASHI Jun, qui est reconnu pour sa fusion de contre-culture et de streetwear qui associe des styles punk, gothique et grunge.


La culture du détail qui associe minutie et l’artisanat de qualité combiné à un avant-gardisme expérimental qui rompt avec les codes occidentaux ont contribué au succès de la mode japonaise à l’international.
Anna Ravinal