Vous êtes un passionné lecteur de manga, et vous aimeriez vous plonger dans l’historique des œuvres artistiques qui ont façonné cet art graphique ? Cet ouvrage vous est destiné !
Au sein de ces pages, vous apprendrez en images l’histoire des ancêtres du manga, ainsi que de leur évolution à travers les siècles. En effet, nous faisons la connaissance des artistes fondateurs du genre, qui ont commencé à esquisser des caricatures au cours des période de Heian (794-1185) et de Kamakura (1185-1333). Les œuvres prennent alors la forme de rouleaux illustrés ou de livres d’images imprimés, comme le Chōjū jinbutsu giga (« Caricatures anthropomorphiques »), une nouveauté comparée aux feuillets disparates jusque-là en circulation. Que ce soit dessiner des animaux anthropomorphes ou des êtres surnaturels, comme dans l’œuvre Hyakki yagyō emaki (« Parade nocturne des cent démons ») datant de la période de Muromachi (1338-1573), le but recherché est alors de distraire le peuple.

Plus tard, à l’époque Edo (1616-1867), l’ukiyo-e se mettra également au service de la caricature. Nous verrons alors apparaître, ou du moins se développer, d’autres formes de dessins satiriques, tel que le toba-e 鳥羽絵, un type de giga 戯画, de croquis humoristiques misant sur les jeux de mots ou des gags visuels. C’est au cours de l’ère Edo que le célèbre peintre Hokusai publiera également sa Manga (une encyclopédie en 15 volumes réunissant plus de quatre mille dessins), terme qui est alors utilisé pour faire référence au toba-e.

p. 60-61 – Sessen Dōji ofrant sa vie a un ogre, Soga Shōhaku, vers 1764, rouleau suspendu, pigments sur papier 169,8 x 124,8 cm, Temple Okaderasan Keishōji de Mie.
Il faudra toutefois attendre la fin de l’ère Edo pour finalement voir le manga devenir un objet de consommation, cette large commercialisation n’ayant été possible que grâce aux techniques de gravure sur bois polychrome qui permirent de produire des images en série, et d’ainsi les écouler à moindre prix. Et ce ne sont pas les réformes Tempō de 1842 qui allaient endiguer ce phénomène… La preuve, de nombreux quotidiens et magazines sur le sujet allaient bientôt fleurir sous l’ère Meiji (1867-1912), comme Maru maru Chimbun (le quotidien utilisa dans son titre le terme maru, signifiant « cercle » en japonais, car les phrases interdites par le gouvernement étaient marquées par ce symbole), lancé en 1877 par NOMURA Fumio. De nombreux manga émergèrent par la suite au cours de l’ère Shōwa (1926-1989), que ce soit dans la période d’avant-guerre, comme Dankichi, ou d’après-guerre, comme Astro le petit robot ou encore Doraemon. Et le manga continua assurément de faire des adeptes, et ce jusqu’au XXIe siècle, que ce soit au Japon ou à l’international !
Alors, êtes-vous prêt à une immersion passionnante dans l’univers du manga ?!
Informations :
Auteurs : SHIMIZU Isao & Séverine Morizet
Editeur : La Martinière
Prix : env. 25 €