L’histoire du poisson rouge au Japon est particulièrement fascinante, car elle est intimement liée à des rituels et à des célébrations.
Parmi les célébrations liées au poisson rouge on retrouve la fête des filles, connue sous le nom de Hinamatsuri, qui a lieu le 3 mars de chaque année.
Le Japon est un pays où chaque élément de la nature, chaque créature et chaque tradition raconte une histoire. On retrouve dans ceux-ci , le poisson rouge, ou kingyo en japonais, se distingue par sa beauté et son importance culturelle. Cette petite créature aquatique n’est pas simplement un ornement de jardin. Elle est le reflet d’une histoire riche et possède une signification profonde qui s’étend bien au-delà des simples frontières de l’aquariophilie.
L’histoire remonte à la période Muromachi (1333-1568), ou ces créatures colorées furent introduites pour la première fois de Chine, initialement comme des animaux de compagnie rares et exotiques réservés à la noblesse et à l’élite fortunée. C’est au cours de la période Edo (1603-1868), que l’élevage de poissons rouges s’est répandu, ce qui les a rendus plus abordables pour les gens ordinaires.
Il intégra rapidement le milieu de l’art, la littérature et la vie quotidienne des Japonais, apparaissant dans les estampes ukiyo-e et les romans de l’époque. À l’époque où les aquariums en verre n’existaient pas, les gens plaçaient les poissons rouges dans des plateaux en céramique et d’autres récipients pour les admirer.
Pour cette raison, de nombreux croisements ont eu lieu, afin de les rendre plus originaux et plus beaux lorsqu’ils sont vus d’en haut. Aujourd’hui encore, dans les concours de beauté de poissons rouges, l’écrasante majorité des juges, jugent la façon dont le poisson rouge nage lorsqu’il est vu d’en haut.

En ce qui concerne le lien entre le poisson rouge et la Journée des filles (Hinamatsuri),qui est un festival traditionnel japonais célébrant la croissance et le bonheur des jeunes filles. Avant d’être des objets de décoration ou des jouets, les poupées japonaises eurent d’abord un rôle protecteur et même d’exorciseur. Les Japonais pensaient qu’elles préservaient des maladies et du mauvais sort et qu’elles avaient une âme. Des mentions indirectes, décrivent le troisième jour du troisième mois comme un jour de purification où les gens transféraient les mauvais esprits dans des poupées et les libéraient dans les rivières et dans les océans.
Ce rituel existe encore aujourd’hui, sous forme de festival. L’exposition actuelle des poupées sous forme de famille royale, remonte aux XVIIe siècle, par l’impératrice Meisho, qui popularisa cette fête sous le nom de Hinamatsuri.


Le lien historique entre les poupées Hina et l’eau, existe depuis longtemps et il est coutume d’exposer des créatures aquatiques avec les poupées Hina. Auparavant, des palourdes et des calmars séchés étaient utilisés comme décorations. C’est ainsi que les poissons rouges prirent place au côté des Hina et sont devenus une partie intégrante de la culture japonaise, symbolisant la beauté, la prospérité et la paix. La couleur rouge du poisson est considérée comme de bon augure et on pense qu’elle protège contre le malheur.

Lors de votre voyage au Japon, vous découvrirez la pêche au poisson rouge (kingyo-sukui) lors des festivals d’été, où les participants essaient d’attraper des poissons rouges à l’aide de fragiles pelles en papier.
Texte & crédit Photo : Jacky